Au menu du jour 2 et 3, plusieurs conférences toutes riches en enseignements. On pense ici notamment à Jean Paul DENIS, Pierre MERLE, Gaétan REMEUR, Yvonne GELLON ou encore Benoit SENIOR et René -Louis ADDA. Retour d’expérience sur ces journées marathon.
Vous l’avez compris, pendant notre séjour à Villard-de-Lans, nous avons eu l’opportunité d’échanger avec de nombreux intervenants, afin d’améliorer nos travaux et produire de la connaissance.
Première intervention : Jean-Paul DENIS nous a proposé de refaire un point sur les nombreuses activités de la station et ses spécificités. Nous avons appris qu’à l’origine le village vivait principalement de l’élevage bien avant que le ski ne devienne le moteur économique de la station et la propulse au rang d’une des stations touristiques importantes en termes de visiteurs (source : élus locaux). L’activité agricole n’a pas disparu pour autant : à la sortie du village, siège la coopérative Vercors Lait qui produit entre autres le bleu de Sassenage du Vercors AOP que l’on retrouve sur les bonnes tables françaises. Selon M. DENIS, l’un des grands enjeux du village aujourd’hui est la cohabitation et le maillage entre les habitants et les touristes afin de faire émerger des services et produits innovants, utiles, qui faciliteront la vie des résidents. Peut-être l’arrivée d’un métro câble, mais plus certainement la rénovation de la patinoire et de la piscine-spa. La construction de nouveaux logements collectifs par exemple destinés aux seniors. Une certitude : la station accueillera le 14 juillet 2020, l’arrivée du tour de France, une étape qu’on imagine intense pour les coureurs et une véritable chance pour la station !
Côté urbanisme, Pierre MERLE (Chargé de mission urbanisme pour le département de l’Isère- CAEU Conseil Architecture Urbanisme Environnement) évoque et présente plus en détail l’éco-quartier de Bonne à Grenoble que nous avons visité la veille. Il précise par ailleurs que les enjeux de demain pour la ville se situent, selon lui, dans la réhabilitation des logements anciens. Concernant la caserne de Bonne, on apprend que le projet avait pour ambition la mise en place d’un éco-quartier responsable, un pari qui semble aujourd’hui réussi pour la ville ! Pour preuve, c’est ce quartier qui a servi de référence pour établir la norme nationale : RT 2012 (réglementation thermique 2012). Il nous a également éclairés sur les projets futurs concernant la poursuite de la transition énergétique de Grenoble :

« À l’instar de Copenhague et Lyon, Grenoble est une métropole. L’éco-quartier de Bonne est sa vitrine marketing en termes de développement durable, comme le quartier de confluence à Lyon. Cependant, notre objectif est d’emmener la totalité de Grenoble vers la RE2020 et non de parier tous nos investissements futurs dans les éco-quartiers déjà présents. »
« La topographie de Grenoble ressemble à une cuvette, ce qui retient énormément la pollution, il y a également des bouchons monstres aux heures de pointe. C’est pourquoi nous voulons privilégier les transports en commun et les modes doux pour le futur. C’est un objectif de survie pour nos habitants. »
Nous poursuivons ainsi par l’intervention de Gaétan REMEUR, chargé de mission de réhabilitation du site des « balcons de Villard-de-Lans » qui soulève une problématique que nous découvrons et qu’il nomme « lits froids » : ces lits qui sont occupés moins de 4 semaines par an. La commune a d’ailleurs été sélectionnée par « Atout France », le but de ce dispositif étant de rénover l’immobilier de loisir. Côté transition énergétique, Gaétan REMEUR précise que Villard-de-Lans, dans le cadre de son plan de rénovation énergétique a mis en place dès 2011 une chaufferie bois. L’idée véhiculée est de se focaliser sur les habitants et les remettre au cœur de la commune car, d’après notre intervenant ce sont eux qui font l’âme et la vie de la station ! Une intervention encore une fois riche et dense, tellement précieuse dans l’apprentissage de nos étudiants.
Nous avons également rencontré Yvonne GELLON, ancienne DSI au sein de Métro-Grenoble Alpes, représentant du COTER Numérique (Club des directeurs des services d’Information des Collectivités Territoriales). Mme GELLON nous a présenté l’implication des systèmes d’informations des villes dans la collecte de données des fluides pour proposer des plans d’économies d’énergies. Elle a également évoqué les travaux concernant le chauffage urbain sur Grenoble et les projets futurs inspirés notamment par la ville de Chartres (ville française pionnière dans le chauffage urbain) moderne sur la récupération de la chaleur dégagée par les data center pour chauffer des serres. Le projet qui a retenu toute notre attention est celui de l’éco-cité qui a pour partenaires Atos Worldgrid et Gaz Électricité de Grenoble. Nous y avons vu une approche de la ville du futur. L’un des projets phares du programme Éco-Cité, est « Grenoble Presqu’île » qui ambitionne de créer un nouvel espace de vie durable entre le campus scientifique et la ville historique. Le réseau intelligent qui s’y développe, Atos Worldgrid, en partenariat avec Gaz Électricité de Grenoble, permettra une meilleure maîtrise de l’énergie, l’un des enjeux clés de cet urbanisme pionnier sur les problématiques d’économies d’énergie.

Notre avant-dernier intervenant, est Benoit Senior, secrétaire général d’ADN construction. La raison d’être d’ADN est de favoriser notamment le dialogue entre les organismes professionnels du bâtiment et de l’immobilier avec les pouvoirs publics sur des sujets comme la conduite de la transition numérique ( source : ADN Construction). Depuis 2019, il est en responsabilité du projet BIM 2020 et le pilote avec un autre organisme, le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), pour réunir entre autres tous les acteurs du bâtiment. Le but étant de généraliser le BIM, tant conception qu’exploitation, en 2022. On apprend ici notamment que le BIM revient à faciliter les manœuvres (interventions, diagnostiques, …) et in-fine la transition énergétique. Benoit SENIOR nous rapporte entre autres que le BIM est surtout là pour diminuer les tâches en ingénierie et stopper à terme le ralentissement de l’activité pour le démarrage du projet.

Coté technologie, c’est au tour de René-Louis ADDA, PDG Upper-link qui nous permet de mieux appréhender la nécessité de la qualité des supports techniques (solidité des infrastructures) pour réussir une bonne modélisation des bâtiments. Le BIM est plutôt l’affaire de grands promoteurs aujourd’hui mais les sous-traitants et les artisans s’en emparent. La maintenance et la gestion des bâtiments sera un nouvel enjeu de modélisation, créera de nouveaux marchés pour le conseil et la fabrication de briques informatiques développées pour chacun des métiers. A horizon 2030, la transition énergétique devra relever plusieurs défis, écologiques, technologiques, économiques voire sociétaux.
Pour conclure, l’ensemble de ces conférences aura permis aux étudiants de mieux comprendre les enjeux de la transition énergétique, du point de vue d’un bâtiment, d’un village-ville comme Villard-de-Lans, et enfin des directions des systèmes d’information. Nouvelles facettes et nouveaux axes de réflexion pour entamer notre cycle licence master en innovation de services. Ainsi, Villard express votre journal pendant ces trois jours tenait à remercier, au nom des étudiants, chacun des intervenants pour leur pédagogie et leur bienveillance.
Article rédigé en binôme avec Oksanna Culmet